collectif GREMAUD / GURTNER / BOVAY
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Surprenant, KKQQ est aussi un spectacle poétique qui dit joyeusement la solitude dans la société de consommation.
Anne Marsol, RTS
Selon D.H. Lawrence, « Les hommes ne cessent de fabriquer une ombrelle qui les abrite, sur le dessous de laquelle ils tracent un firmament et écrivent leurs conventions, leurs opinions ; mais le poète, l’artiste pratique une fente dans l’ombrelle, il déchire même le firmament, pour faire passer un peu de chaos libre et venteux. »
S’il existait une machine capable de ménager quelque ouverture dans cette ombrelle, KKQQ en serait le prototype.
Principe du spectacle
KKQQ est un spectacle performatif d’une durée de 45 minutes composé de 14 séquences de 2 à 5 minutes.
Deux comédiennes (Michèle et Tiphanie) et un comédien (François) se trouvent chacun·e, au vu et su du public, à l’intérieur d’une cabine vitrée et insonorisée, assis face à la webcam d’un ordinateur portable.
Sans se soucier de ses partenaires, chacun·e enregistre sa partie en continu en jouant sa ligne (textuelle, vocale et gestuelle) du programme du spectacle, ralentie selon un coefficient choisi : ainsi, Tiphanie enregistre sa partie ralentie 2x (soit 45 minutes jouées en 1 heure 30), Michèle enregistre la sienne ralentie 1,66x (soit 45 minutes jouées en 1 heure 15) et François enregistre la sienne ralentie 1,33x (soit 45 minutes jouées en une heure).
Les images et sons sont envoyés en direct par WiFi à un ordinateur central qui enregistre les données en continu.
Au-dessus des cabines se trouvent trois écrans sur lesquels, quand débute la représentation, sont diffusés par l’ordinateur central les images et sons re-accélérés selon un coefficient inversement proportionnel à celui du ralentissement des comédien·nes.
Pour le public, ces vidéos interagissent et se coordonnent, en parallèle et indépendamment des comédien·nes qui poursuivent ce qu’iels ont à faire, chacun·e dans sa temporalité propre.
Pour que des images puissent être diffusées dès le début du spectacle, les comédien·nes commencent leurs enregistrements respectivement 45, 30 et 15 minutes avant le début du spectacle.
Pendant la représentation, le public voit donc les trois comédien·nes simultanément :
– sur les écrans, en gros plan, donner l’illusion d’échanger ensemble
– dans les cabines, décalé·es les un·es par rapport aux autres, enregistrer chacun·e à sa vitesse la suite de la performance.
Le spectacle se termine au moment où se rejoignent les 4 temporalités présentes sur le plateau (celle du spectacle et celles des comédien·nes).
Interprétation et création collective
Tiphanie Bovay-Klameth
François Gremaud
Michèle Gurtner
Concept et musique
François Gremaud
Lumière
Jonas Bühler
Programmation, vidéo, son
Filippo Gonteri
Administration, production, diffusion
Michaël Monney
Direction technique
Manuel Ducosson
Coproduction
2b company
Arsenic
Les Urbaines
PRAIRIE – Modèle de coproduction du Pour-cent culturel Migros en faveur de compagnies théâtrales innovantes suisses
Soutiens
Ville de Lausanne
Canton de Vaud
Loterie Romande
Ernst Göhner Stiftung
Artephila Stiftung
KKQQ, procédé sophistiqué pour un spectacle drôle et touchant. Fous rires garantis.
Elisabeth Haas, La Liberté
Surprenant, KKQQ est aussi un spectacle poétique qui dit joyeusement la solitude dans la société de consommation.
Anne Marsol, RTS 12:45